Comment attirer et fidéliser des professionnels de la petite enfance ?

Nous en avons particulièrement pris conscience avec la pandémie. Attirer et fidéliser les professionnels de la petite enfance est vital. Sans les éducatrices de jeunes enfants, les agents de crèches, les auxiliaires de puériculture, les assistantes maternelles et les directrices de crèche, les parents salariés ne peuvent travailler ; l’économie du pays fonctionne au ralenti.

Mais en disant cela, nous sous-estimons encore de beaucoup l’importance de ces hommes et surtout de ces femmes (car ces métiers sont encore à dominante féminine) qui œuvrent dans les établissements d’accueil de la petite enfance.

Nous avons rassemblé les bonnes pratiques pour recruter et retenir ces professionnels qui prennent soin de la génération de demain.

L’importance des métiers de la petite enfance ?

Les crèches et autres établissements du jeune enfant sont bien plus que des garderies où l’on change la couche et l’on donne à manger. 

Prendre soin de personnes vulnérables ne peut pas être un job alimentaire. C’est avant tout un métier passion. Les enfants sont les êtres les plus précieux pour notre société et notre humanité. Ce sont les adultes de demain.

Par ailleurs, un parent ne confie pas ses enfants à n’importe qui. Il veut leur offrir ce qu’il y a de meilleur. Les professionnelles de la petite enfance doivent être exemplaires : joyeux, disponibles et capables de laisser leurs problèmes de côté. Car, en ce qui concerne les émotions, les enfants sont de véritables éponges. 

Les adultes qui prennent soin des enfants doivent être :

• Dans l’interaction, 
• Dans la valorisation de l’autre et l’estime de soi,
• Ainsi que le développement des compétences. 

C’est tout une aventure d’aider les enfants à explorer leur environnement, à développer le langage, à devenir autonome. C’est ce que signifie le mot : grandir.

Pourtant ce sont des métiers souvent sous-valorisés et qui manquent de reconnaissance.

Aujourd’hui, grâce aux recherches des neurosciences, nous savons que beaucoup de choses se jouent durant les 1000 premiers jours de la vie. Le développement social, cognitif et affectif est particulièrement intense dans cette période. Aux côtés des parents, les professionnels de la petite enfance sont ceux qui accompagnent les tout-petits dans ces moments clés.

Les attentes des pouvoirs publics sont d’ailleurs très élevées. Depuis 2001, plusieurs décrets stipulent que les lieux d’accueil de la petite enfance doivent avoir un vrai projet d’établissement. Ils doivent :

• Respecter le rythme de chacun, 
• Valoriser le tout-petit dans son identité, 
• Faire de l’accompagnement à la parentalité, 
• Garantir la sécurité affective, physique, psychologique et intellectuelle de l’enfant. 

Or, garantir la sécurité affective nécessite de parler à l’enfant, de l’observer, de répondre à ses émotions, de verbaliser ses émotions pour l’aider à s’exprimer, de lui donner des repères… Cela requiert des adultes formés. 

Il faut suivre des formations de deux ou trois ans pour être professionnels de la petite enfance. Au-delà des soins physiques, ils vont acquérir des notions de psychologie et de pédagogie.

Ces formations couvrent des sujets aussi divers que :

• Comment s’effectue la diversification alimentaire ?
• Quel jeu proposer à quel enfant ? 
• Comment s’occuper d’un enfant porteur d’un handicap ?

Historiquement, il semble que ce sont plutôt les femmes qui ont cette fibre de s’occuper des enfants. Cependant, avoir des hommes dans le secteur de la petite enfance, c’est extraordinaire. La posture d’un homme, sa façon de parler ou de jouer peuvent apporter quelque chose qui complète l’apport du personnel féminin. 

Bref, c’est un incontestablement métier de s’occuper de cinq tout-petits pendant 7 heures, avec tout ce que ça implique en termes d’attention, de charge émotionnelle et mentale. C’est un métier prenant qui demande des qualités rares :

• Avoir toujours le sourire, 
• Rester calme, 
• Être patient, 
• À l’écoute.

C’est une richesse d’avoir de vrais professionnels de la petite enfance. D’autant que les profils qui choisissent cette filière se font rares.

Pourquoi est-ce si difficile d’attirer et de fidéliser les professionnels de la petite enfance ?

Il y a énormément de postes proposés et pas autant de professionnels formés. Nous sommes dans une situation où l’offre est bien plus importante que la demande.

Un professionnel de la petite enfance peut facilement trouver un travail à proximité de chez lui, avec des horaires qui lui conviennent. Pour attirer, les structures doivent avoir un facteur différenciant.

Quels sont les facteurs qui entrent en compte pour attirer les talents ?

• L’ambiance, 
• L’encadrement, 
• La formation en interne, 
• La valorisation des professionnels, 
• Le projet d’établissement.

Un éducateur ou une éducatrice de jeunes enfants sera motivé à travailler à 30 ou 45 minutes de son domicile si une structure propose quelque chose de nouveau. Au lieu de postuler dans la structure qui se trouve à proximité. 
À l’inverse, en l’absence d’un véritable projet professionnel, on constate un taux de turn-over élevé.

Comment redonner du sens au travail dans le secteur de la petite enfance ?

1/ La formation

Il faut élaborer une proposition qui va sortir le collaborateur de sa routine professionnelle. Quelque chose qui va lui permettre d’évoluer et d’apprendre de nouvelles choses.

Premier facteur différenciant : donner la possibilité aux professionnels d’avancer dans leur carrière à travers la formation. 

Vous pouvez proposer :

• Des journées pédagogiques, 
• Des jours de formation, 
• L’analyse de pratiques. 

Cela nécessite de donner accès à de vrais contenus pour les professionnels. 

Par exemple, notre structure propose des journées thématiques sur la musique et la petite enfance, comme des conférences sur l’autisme et des ateliers sur l’importance de la mise à disposition du jeu en crèche, les transmissions (l’accueil et les transmissions avec les familles), etc.

Lors de nos journées pédagogiques, les professionnels de plusieurs crèches peuvent se rencontrer. Cela peut générer de nouvelles idées et de nouvelles envies : retravailler l’aménagement des espaces ou ses feuilles de transmissions… 

2/ L’encadrement

Les cadres de la crèche jouent également un rôle de premier plan.

Une direction qui va sur le terrain et qui fait des réunions d’équipe, contribuera à une bonne atmosphère. Le directeur ou la directrice de crèche doit se montrer disponible. Le management des équipes est très important pour la cohésion d’équipe et l’implication des professionnels.

3/ Un vrai projet pédagogique

C’est un des facteurs clés pour retenir les talents. 

Mais pour mettre en œuvre ce projet, nous recommandons d’offrir un accompagnement. Les professionnels de la petite enfance vont porter le projet et le faire vivre au quotidien.

Lorsque nous accompagnons une structure pour mettre en place la Bulle musicale® et la pédagogie multisensorielle, nous mettons en place un véritable partenariat :

• Trois jours de formation,
• Un suivi détaillé avec une analyse mensuelle des pratiques,
• Et un accompagnement pédagogique avec des tutoriels vidéos. 

C’est ce qui est nécessaire pour aider les équipes à rester dans la dynamique du projet.

4/ Une valorisation des métiers de la petite enfance

En réalité, ce point découle des trois autres. Si la professionnelle se sent accueillie, formée, incluse dans un vrai projet, elle se sentira naturellement valorisée.

Les nouvelles générations, ce que l’on appelle la génération Y et la génération Z, ne s’arrêtent pas au salaire. Elles veulent exercer un métier qui a du sens.

Des attentes nouvelles : le bien-être au travail

Le bien-être au travail consiste à proposer au professionnel un quotidien riche et épanouissant au sein de l’entreprise. Cela ramène encore et toujours au projet pédagogique.

Nous le voyons bien avec la Bulle musicale®. Ce qui intéresse le personnel des crèches, c’est d’élargir l’horizon culturel des enfants (et le leur), de parler des différentes cultures et de faire entendre des langues différentes, grâce à des voyages musicaux.

Les professionnels ont envie de vivre un tour du monde musical. C’est à la fois la dimension du voyage qui séduit. Cela rappelle les vacances, le dépaysement, l’évasion, l’imaginaire, la créativité.

Mais c’est aussi la dimension inclusive. Les professionnelles qui sont issues d’une autre culture, peuvent contribuer au voyage musical de leur pays d’origine. Elles sont valorisées dans leurs cultures et leur histoire. 

Si un voyage musical se déroule au Maroc, et qu’une éducatrice de jeunes enfants ou une auxiliaire de puériculture est Marocaine, elle va pouvoir chanter des chansons de la Bulle musicale® dans sa langue maternelle. 

Elle pourra venir en tenue traditionnelle, apporter des objets de chez elle, prononcer des mots de sa langue.

C’est enrichissant pour les enfants et pour les professionnels. Tout le monde gagne.

Mon métier ? Bâtisseur de la génération de demain

Donnons les moyens à toutes celles et ceux qui œuvrent dans le secteur de la petite enfance, d’offrir le meilleur environnement possible pour nos enfants.

Prenons conscience du rôle essentiel que jouent ces femmes et des hommes qui consacrent leur vie à aider les tout-petits à grandir. C’est là que nous devons investir en effort et en passion.
C’est ce qui nous anime : notre vision.